La mère du garçonnet et le compagnon de celle-ci comparaissent depuis lundi devant les assises du Gard pour répondre de la mort d'Enzo, trois ans, retrouvé inanimé et présentant des traces de coups et de tortures en janvier 2008.
Le petit garçon avait été retrouvé inanimé dans son lit un jour de janvier 2008. Sur son corps, des traces de coups et de tortures. Il s'appelait Enzo, il avait trois ans. Depuis lundi, un couple comparait devant la cour d'assises du Gard pour la mort du garçonnet.
Sur le banc, François Gimenez, 32 ans. Le compagnon de la mère du garçonnet, est accusé de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de moins de 15 ans par ascendant", ainsi que de "tortures et actes de barbarie sur un mineur de moins de 15 ans de manière habituelle". Il encourt une peine de 30 ans de réclusion. A ses côtés, Cindy Meyrueix, 28 ans. La mère de l'enfant, est quant à elle accusée de non-assistance à personne en danger et risque une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.
De sérieux troubles du comportement
C'est la mère du petit garçon qui avait fait la macabre découverte ce 5 janvier, à Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard), près d'Alès. Elle y est installée depuis quelques semaines avec son nouveau compagnon, père de trois enfants nés d'une précédente union. Alertés, les pompiers d'Alès, puis un médecin urgentiste, constatent le décès et repèrent également la présence sur le corps de l'enfant de traces suspectes. Ils décident de prévenir la gendarmerie qui interpelle le lendemain François Gimenez, réfugié avec ses trois enfants chez une parente, près de Nîmes. Une autopsie est pratiquée et révèle de nombreux hématomes et ecchymoses sur le visage et toute la surface du corps, des traces de morsures humaines sur un bras et une jambe ou de brûlures de cigarettes sur l'abdomen et sur un pied, ainsi que d'importants hématomes à l'arrière du crâne.
Cindy Meyrueix, déjà condamnée plusieurs fois pour vols et escroquerie, en rupture avec sa famille, consommait de l'héroïne depuis l'âge de 17 ans. Les psychiatres n'ont pas relevé chez elle d'anomalie mentale ou psychique, mais ont évoqué, pendant l'instruction, une personnalité faible. François Gimenez, illettré, était lui aussi consommateur de drogues dures. Les experts décrivent un sujet "limite", en proie à de sérieux troubles du comportement (agressivité, violence, immaturité et sévère addiction aux drogues). Son casier judiciaire fait également état de plusieurs condamnations pour usage et détention de stupéfiants, ainsi que vol en réunion. Le verdict est attendu jeudi.